J’ai mauvaise réputation

Cela fait quelques temps déjà que cela me titillait la truffe de laisser libre court à mes humeurs de chien. En lisant les cahiers quotidiens du « Chat de gouttières » – le très talentueux Jean-Paul Morat (http://lechatdorleans.wordpress.com/) – je me suis dit : « A bon chat, bon chien; lance-toi ! ».

Depuis le chenil Ste Croix Ste Eu’ dans les années 70 jusqu’à aujourd’hui où j’ai trouvé ma niche rue d’Illiers, voici une bonne quarantaine d’années que je traine dans cette ville. Ce serait bien un comble si je ne trouvais pas un os à ronger de temps en temps.

Les Orléanais se voient périodiquement affublés du sobriquet de « Chiens d’Orléans ». Ils se l’attribuent d’ailleurs souvent eux-mêmes pour se plaindre d’être mal aimés, s’en défendre ou s’en glorifier. Dans certaines bouches « Chiens d’Orléans » claque comme une sentence à la face de cette bonne vieille ville et de ses habitants. « Orléans est une ville de province à l’étroit esprit bourgeois empesé. Les Orléanais sont distants, prétentieux, inhospitaliers, pingres, conventionnels. Ils pratiquent une forme perverse de consanguinité sociale, ne se reçoivent qu’entre eux, s’enferment dans leurs salons cossus pour médire du reste du monde -des Tourangeaux, de préférence – et veillent au maintien d’une barrière morale qui les protège des remugles d’un environnement décadent« . Cette réputation, entretenue par les Orléanais eux-mêmes et adoptée par les nouveaux arrivants, nous colle au poil.

J’ai laissé traîner mon museau un peu partout et j’ai trouvé plusieurs interprétations fondant l’appellation « Chiens d’Orléans ».

La Gazette d’Orléans nous offre la première : « Cette statue de Jeanne d’Arc (place des Tourelles) a toute une histoire. Commandée au sculpteur Gois et inaugurée le 8 mai 1804, elle était placée dans la partie Est de la place du Martroi, en face de l’église St Pierre du Martroi. C’est peut-être à cause de cette statue que l’on nomme les Orléanais des « chiens d’Orléans ». En effet, la ville tardant à payer le sculpteur, celui ci dit en parlant de la ville « ces chiens d’Orléanais » ! »

Tout le Loiret nous en procure une autre :  » … pourquoi ce terme nous viendrait-il pas tout simplement de ce canon nommé chien dont nous entretient Lottin dans ses recherches historiques sur la ville d’Orléans ?
A propos du siège de 1429, l’historien écrit : « Le comte de Dunois, qui avait fait fondre un grand canon pour un nommé Jean Dhuisy, des matériaux que lui avaient fournis avec empressement les Orléanais, le fait placer entre la porte Renard et la Loire, dans un endroit qu’on éleva sur les murailles, il fut si bien servi que les assiégeants en éprouvèrent un grand dommage et furent même obligés de se retirer de leur poste des Grands-Carmes, pour se refugier dans la forteresse de Saint-Laurent, laquelle fut même endommagée par cette arme meurtrière ».
Ce canon avait le nom de chien. Ce qui fit dire aux assiégeants, lorsqu’ils voyaient une pièce d’artillerie qui portait loin : « C’est comme le chien d’Orléans, il aboie de loin.  »

Ailleurs, on dit que c’est l’attachement des Orléanais à Jeanne qui fit dire d’eux « Orléanais, chiens fidèles« . Plutôt flatteur, non ?

Alors pourquoi cet acharnement à ne retenir que la version négative ? Quelle persévérance dans la flagellation !

Étant chien, je préfère les caresses aux coups de trique. Chien d’Orléans je suis, chien d’Orléans, je reste.

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8 commentaires pour J’ai mauvaise réputation

  1. Ping : Un nouveau blog pour les chiens d'Orléans

  2. Bien que la version « Orléanais, chiens fidèles » soit très romantiques, j’opte pour celle du canon qui frappe plus l’imaginaire avec résonnance. Je vois bien les anglais se faire mordre aux fesses par le chien orléanais. De plus, s’il s’agit du siège de 1429, Jeanne y était également impliquée; donc, les trois histoire se réconcilient en une de sorte.

  3. Oups…! Je me corrige: « romantique » « histoires » par un nouveau commentaire car il est impossible ici de faire des modificatifs au texte une fois ce dernier publié.

  4. Moune Tizgha dit :

    J opte plutôt pour la vrai histoire qui est que le chien fidèle d’un duc du loiret qui fut assassinés par un proche devant seul témoin que son chien fidele et qui l aimais par dessus tout et ce dernier reconnue son assaillant quelques années après la mort de son maître ne voula plus le lâcher pour le tuer que son épouse est été persuadé qu il étais le tueur de son marie alors que le chien ne s étais jamais comporté aussi méchamment avec aucun être humain. Une statue a l honneur de ce chien est dans un village de Beauce vers montargis . Les chiens fidèles d’Orléans , c est pour cela je pense que Jeanne en fait allusion , le non aussi étais un fidèle compagnon de guerre si on voulais la gagner et une invention bien ingénieuse.

  5. DAB 18 dit :

    J’ai vécu à FLEURY LES AUBRAIS et le gardien de la résidence m’avait expliqué que l’appellation « chiens d’Orléans » trouvait son origine dans les crues de la Loire ou deux chiens s’étaient réfugiés sur les piles d’un pont et sont morts sur place avant même d’avoir été secourus.

  6. SENE dit :

    Je rectifie mes erreurs, oups :
    Je suis un chien d’orléans, né au n° 2 de la rue de l’écu Saint-Laurent, je suis aussi un ancien de St Euverte dans les années 61-65 ou j’ai été soliste soprane à la prestigieuse chorale dirigée par M. l’Abbé Maurice Lecomte !
    Votre Blog me rappelle ces beaux souvenirs, merci.

  7. christine dit :

    Il semble qu’il existe 4 autres versions.
    Une ancienne fabrique de silex à proximité et qui servaient pour les anciennes armes à feu.
    Un refus des habitants de Orléans de secourir des populations qui étaient venus demander de l’aide. Pendant une famine (sous Louis XIV ? )Ou suite à une guerre. Celle de Cent ans ou celle de Sedan.

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